Je n’utilise presque plus les services de Google, comme je l’avais
annoncé il y a quelques temps. Je rappelle que je n’ai pas débuté cette
expérience parce que les services du géant américain ne sont pas
performants (au contraire), ou parce que leur gestion de mes données ne
me plaisent pas (je ne leur reproche pas grand chose de ce côté là). Je
le fais uniquement avec un œil d’utilisateur qui se veut responsable et
ne souhaite pas se laisser mener dans un système qui donnerait trop
d’importance à l’acteur le plus important, laissant se créer un monopole
et s’enfermant sans le savoir dans un système qui contrôlerait un peu
trop fermement ses données et sa vie numérique (pfiou, longue phrase qui
à de grande chances de n’être syntaxiquement pas correcte, mais
passons…). Allez, vu que je me jette des fleurs (oui oui, je suis un
super héros des temps modernes, qui se bat pour sa liberté et pour la
vôtre contre un géant invisible), je peux me permettre de vous demander
de laisser un billet de 50€ en sortant, histoire de récompenser mes
efforts, non ?
Voici un rapide bilan de mon expérience.
Le moteur de recherche
J’utilise Exalead pour la recherche et bien qu’il soit moins bon que
Google, il est largement satisfaisant. Les résultats des recherches sont
parfois surprenants, on s’attend à avoir certains résultats sur la
première page de réponses, mais on se retrouve avec quelque chose de
totalement différent de ce que Google nous aurait donné. Je ne sais pas
si c’est moins bon ou juste différent, mais visiblement il faut utiliser
Exalead différemment de Google. On ne peut donc pas passer facilement de
l’un à l’autre et attendre exactement le même service. Je vais sûrement
utiliser les deux services en parallèle, histoire d’utiliser le meilleur
service (Google), tout en supportant l’outsider pour garder un choix le
jour où Google fera de la merde.
Les mails
Pour ce qui est du mail, je n’utilise plus Gmail sauf pour router les
mails qui arrivent encore sur mes anciennes boites vers la nouvelle.
J’utilise le service offert par Gandi (pop, imap, 1Go de stockage, c’est
largement suffisant pour mon utilisation). Quand j’aurai une connexion
personnelle fiable et de quoi monter un serveur, je gèrerai mes mails
moi-même depuis chez moi (pas depuis un serveur loué), tout en gardant
le serveur Gandi dans le DNS avec une priorité MX plus faible en cas de
problème sur ma connexion. Hop, plus besoin d’un service externe quand
tout fonctionne bien, et du fail-over en cas de problème. Je m’occuperai
de la configuration et de la faisabilité de tout ça quand j’en aurai
besoin, pour l’instant ce n’est pas d’actualité (j’ai quand même
bookmarké quelques tutoriels intéressants).
Malgré mon aversion pour le RSS (en tant que technologie qui, je
l’espère, sera un jour remplacé par une véritable techno « web en temps
réel » basé sur un système de type Push), et bien que j’aimerais gérer
mes flux de manière locale (mais liée à mon navigateur internet, pas
dans un client lourd), je suis plutôt dépendant d’un agrégateur RSS de
type « service web ». Google Reader fournit un excellent service,
performant, gratuit, sans publicité, avec d’agréables fonctionnalités de
partage de liens et de commentaires. Malgré tout, étant donné que
j’essaie de me passer totalement des services Google, j’ai trouvé un
remplaçant très satisfaisant : Tiny-tiny RSS.
Tiny-tiny RSS est un client RSS web open-source, que j’ai installé plus
ou moins facilement sur mon ordinateur. L’installation est au final
assez lourde, étant donné que j’ai dû mettre en place un mysqld, un
httpd (nginx), un php-fastcgi, etc., pour un total de 60 ou 70 Mo de
ram… Je n’ai pas encore peaufiné les réglages des services, donc je
pourrais surement gagner beaucoup sur le php-fastcgi. Enfin, le
principal est que ça fonctionne (et j’ai maintenant tous ces outils pour
tester d’autres services web).
TT-RSS fonctionne globalement comme Google Reader. Il est un poil plus
lent (mais c’est peut-être dû à mon ordi), et un poil moins ergonomique,
mais comme j’en ai profité pour apprendre à utiliser les raccourcis
claviers, j’y gagne au change par rapport à Google Reader. Je n’ai pas
fini sa configuration, ce qui fait que je n’ai pas encore activé la
fonction de partage de liens et je n’ai pas encore récupéré les partages
de mes contacts Reader (par RSS), donc je retourne régulièrement sur le
service de Google pour suivre leurs partages.
Je vais terminer sa configuration pour pouvoir vraiment comparer les
deux services et je déciderai alors si je continue de l’utiliser ou si
je retourne sur Google Reader en attendant d’avoir un serveur perso pour
l’héberger définitivement (mais quoi qu’il arrive, au final j’hébergerai
tout ce que je peux moi-même, par principe).
Les partages de vidéo
Le problème ici est différent, car je ne produis pas de contenu, je ne
fais que le consulter. Malgré tout Youtube étant un service quasiment
incontournable, il peut être intéressant de chercher quels sont ses
alternatives, ses forces, ses faiblesses.
Le concurrent principal de Youtube est bien évidemment Dailymotion,
français, aussi performant, super moche (enfin, la page d’accueil de ma
sœur est vraiment à vomir, on se demande si on est là pour regarder une
vidéo ou pour regarder une image statique de manga). Il est peu
intéressant de préférer Dailymotion à Youtube, le service rendu étant
équivalent, surtout au niveau des problèmes ^^.
Par contre, j’ai récemment découvert Blip.tv, un service qui offre
quelques différences notables (assez notables pour que le Framablog en
parle et le choisisse pour héberger ses vidéos). Blip.tv annonce dans
ses conditions d’utilisation que l’utilisateur reste propriétaire de ses
données, qu’il peut/doit définir une licence pour les vidéos uploadées,
qu’il a le droit de les supprimer vraiment définitivement quand il le
désire, et qu’il peut demander à partager les recettes publicitaires
générées par l’hébergement de ses vidéos. Toutes ces différences sont
assez importantes et surprenantes pour qu’on les mette en avant. Elles
me paraissent logiques et indispensables, mais visiblement rares sont
les services qui mettent autant le respect de l’utilisateur en avant. De
plus, en complément du lecteur flash intégré dans les pages web, le site
propose au téléchargement la vidéo originale non ré-encodée (donc en
mp4, ogg, ogv ou autre), ce qui me permet d’accéder au contenu sans
installer de plugin propriétaire de merde.
Ainsi, vous l’aurez compris, si je devais héberger aujourd’hui une vidéo
sur un service web, je le ferai sur blip.tv, pas sur Youtube.
Conclusion
Je pense que les services de Google sont vraiment bons. Ils sont
performants, de qualité, respectent de manière satisfaisante
l’utilisateur et ses données. Il faut tout de même rester vigilant et ne
pas leur faire confiance aveuglément. Le jour où ils commenceront à
perdre de l’argent, pour une raison ou une autre, ils seront surement
moins rigoureux vis-à-vis des utilisateurs. Heureusement des
alternatives existent pour quasiment tous leurs produits, et même si je
vais continuer à utiliser ces derniers (ne serait-ce que pour supporter
leur combat pour les standards ouverts, leur travail sur des services
gratuits du type Google maps ou Google Earth), je reste vigilant et suis
prêt à quitter le navire s’il venait à couler ou à sentir mauvais :-)
P.S: pour les 50€, envoyez-moi un chèque, merci :D