Direction l’Isère

Ça y est, l’école est terminée, et je suis arrivé à ma brigade d’affectation, en Isère. Je me rends compte que je n’ai pas écrit beaucoup de billets durant l’école et que je n’ai en conséquence pas partagé mes expériences comme je le souhaitais initialement, mais il n’est jamais trop tard pour se rattraper.

La formation de treize semaines à l’école de gendarmerie de Chaumont s’est terminée par une petite cérémonie de remise du képi aux élèves ayant validé leur Certificat de Qualification Technique. J’ai eu la chance inouïe de terminer major de stage, à moins d’un dixième de point du deuxième, donc j’ai eu droit à différents honneurs.

J’ai défilé en tête de la compagnie durant la cérémonie, je me suis fait remettre mon képi par un général, j’ai récité le serment devant tout le monde au tribunal, j’ai dû écrire un petit discours à faire devant toute la compagnie, les parents et les cadres de l’école juste après la cérémonie… Ah, et j’ai gagné un weekend avec la Maison de la Gendarmerie, trop la classe \o/.

Bon, maintenant c’est terminé. J’ai passé quelques jours au Luxembourg avec ma copine, puis on est parti vers nos affectations, elle à Belley dans l’Ain et moi à Villard-Bonnot, à côté de Grenoble dans l’Isère, à une heure de voiture. Vivement les prochains jours que je puisse découvrir le véritable métier de gendarme.

Après trois mois de formation, ma vision de la Gendarmerie a changé. On m’a confirmé mes « craintes » quant à la difficulté du métier, mais on m’a aussi ajouté de nouvelles craintes relatives à des situations difficiles qu’un civil peut se permettre d’éviter, pas un gendarme. On a eu droit à quelques présentations assez difficiles sur la sécurité routière, avec de belles photos qu’on ne verra jamais à la télé dans les spots de sensibilisation aux risques de l’alcool ou de la vitesse, et à une présentation vidéo d’une autopsie.

Un motard coupé en deux avec quelques mètres d’intestins entre les deux morceaux, ou un cerveau tombé sous le levier de vitesse, ça ne donne pas envie de manger le steak-frites de la cantine juste après… Voir un homme se faire disséquer, se faire retirer les organes l’un après l’autre, puis se les faire découper en tranches de 2 cm d’épaisseur, ça n’aide pas non plus…

Enfin bon, peu importe, ce sont des choses qu’on verra, mais pas trop souvent (j’espère). Ce que j’attends, c’est tout ce qu’on aura régulièrement, c’est à dire les gens peu commodes (il parait qu’il y en a qui n’aiment pas se faire verbaliser…), les nuits blanches à devoir gérer trois accidents routiers à la suite, etc. On nous a prévenu que le métier n’est pas et ne sera jamais facile, j’attends de voir. Cent mille gendarmes l’exercent quotidiennement, je devrais y arriver moi aussi.

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