Je sais, vous allez m’accuser d’être encore une fois un ennemi de Apple,
de passer mon temps à critiquer la multinationale et son pdg
charismatique, mais c’est plus fort que moi. Ça faisait longtemps que je
ne m’étais pas exprimé à ce sujet sur ce blog, parce que les critiques à
faire étaient toujours les mêmes. Cette fois-ci, parlons un peu de
choses nouvelles : le nouveau Safari 5.
Safari 5 est sorti il y a quelques jours, apportant son lot de
nouveautés classiques, principalement des nouvelles fonctionnalités
liées à html5, mais l’élément nouveau nous intéressant ici est la
possibilité de “supprimer” le contenu des pages web qui entoure les
articles et billets. En gros, ça a l’avantage de permettre aux
utilisateurs de se concentrer sur la lecture du contenu sans être
dérangé par les menus, le widgets et… les pubs. Je vous laisse voir
les nouveautés sur cette page.
Safari Reader, la nouveauté en question, fait l’objet d’un article très
critique à son sujet, article qui fait à son tour l’objet d’autres
critiques, comme par exemple sur embruns.net (ou sur Google Reader
par l’illustrissime Pathfinder ;-) EDIT: en fait, non, il s’en moque
complètement de Safari Reader).
Commençons par défendre la stratégie d’Apple, les critiques ultérieures
n’en seront que plus crédibles. Cette fonctionnalité existe déjà sur
Firefox, via l’extension Readability, donc Apple n’a rien inventé et
n’a fait que l’implémenter par défaut. De plus, il existe pour Firefox
des extensions bien pires que cela, comme AdBlock, dont le but est
ouvertement de supprimer les pubs. Safari Reader ne bloque pas
spécifiquement les pubs, mais tout ce qui ne constitue pas une partie du
contenu intéressant de la page.
Maintenant que j’ai démontré mon statut de quasi fan-boy Apple en
prenant leur défense, voici venir les critiques. L’extension AdBlock je
ne l’utilise pas, parce que je considère que ne pas afficher les pubs
c’est vouer les sites à une mort certaine. Apple n’a certes que 5% de
parts de marché dans les navigateurs web, mais devrait prendre ses
responsabilités en ce qui concerne le gagne pain des autres sociétés.
Si Apple s’engage dans cette voie là, la seule manière de gagner sa vie
avec les clients de produits Apple, ça sera bientôt d’être forcé de
passer par des applications dans l’AppStore, qu’elles soient payantes ou
financées par des pubs iAd. Je comprends parfaitement que certaines
personnes s’en agacent. De nombreuses personnes soupçonnent d’ailleurs
Apple d’appliquer volontairement cette stratégie dans le but de nuire à
son concurrent principal : Google.
Newton et Google ont donc un point en commun : une pomme leur fait des misères.
Tout cela mis à part, on retrouve ici les problèmes de piratage auquel
font face les producteurs de musique ou de film, mais dans le domaine de
la publication de contenus web. On s’attaque à leur modèle économique,
je comprends qu’ils n’apprécient pas. Malgré tout, ces contenus là ne
méritent pas un traitement différent de celui que je réserve aux films
et musiques. Tant qu’un contrat acceptable me permet d’y accéder, c’est
avec joie que je respecte les engagements, mais si aucun moyen
raisonnable n’est mis en place pour permettre l’accès aux contenus, leur
modèle économique passe à la trappe. D’ailleurs, les sites se basant sur
la technologie Flash pour diffuser des pubs ne gagnent pas d’argent avec moi.
Il serait toutefois intéressant que cette histoire permette à
l’industrie d’embrasser de nouveaux modèles économiques en plus des
premiers. Je pense en particulier à ce que propose le service
Flattr, qui se base sur de micro-dons pour rémunérer les sites,
blogs et autres producteurs de contenus que l’on apprécie.