14h58, j’arrive sur place. Timing parfait. Celui de la monitrice, par
contre, l’est moins. Elle arrivera dix minutes plus tard, complètement à l’arrache.
Cette petite séance d’évaluation pour la vingt et unième heure de
conduite commence mal. La météo décide de mettre un peu de piquant dans
l’affaire, en ajoutant de la pluie, du vent, des nuages sombres.
Je dois d’abord gérer les essuie-glaces et les feux. Elles sont où les
commandes adéquates ? Bah, on va tester un peu tout, tant que je ne
touche pas au klaxon ça devrait aller. Ça y est, tout est prêt.
Débrayage, passage en première, démarrage.
Wééé, génial, il y a du trafic, de l’eau sur les rétro-viseurs et sur
les vitres latérales. Je ne vois presque rien derrière, idem sur les
côtés. Ah, c’est peut-être pour ça qu’en temps de pluie, les vitesses
maximales sont réduites, la distance de freinage ne doit pas être la
seule raison.
Il vaut mieux avoir ce genre de conditions de temps en temps pendant
qu’on apprend, histoire de ne pas se retrouver piégé pendant l’examen
pratique (la dame du clap a eu ça lors de son premier passage, si j’ai
bien compris ce qu’elle m’a dit).
Une erreur, deux erreurs, trois erreurs, et ça continue… Pas de grosses
erreurs, mais assez importantes pour être dangereuses si un obstacle
venait à apparaitre, ou si un autre conducteur partait du principe que
je suis un bon conducteur et que je ne vais pas faire d’écart.
Heureusement que ce n’est pas l’examen final.
J’ai une conduite bien trop molle, j’accélère peu, donc je mets beaucoup
de temps avant de changer de vitesse, et parfois la distance qui me
sépare du prochain obstacle ou virage devient alors trop faible pour
monter d’une vitesse, puis freiner, puis rétrograder. Je me retrouve
donc comme un idiot en sous-régime à moins de cent mètres du virage, ou
encore pire, comme un abruti en roue libre à ce même endroit parce que
j’ai pris en même temps la décision de passer une vitesse et celle de
rétrograder… Ah, et tout comme pour l’accélération, je ne freine pas
assez, et arrive donc dans les virages à une allure trop vive (un petit
40 km/h en troisième dans une petite chicane étroite avec des angles
“pointus” c’est toujours sympathique, avec le moniteur qui prend soudain
peur pour les roues — et pour sa vie :-s).
La bonne nouvelle, c’est que grâce à cette piètre performance, j’ai
droit à une heure de conduite supplémentaire le lendemain.
Vivement que je sache conduire, que j’ai mon permis, et que tout cet
apprentissage soit derrière moi.