Je suis en grand adepte de tous les services de Google, pour plein de raisons, en général parce qu’ils font quasiment ce qui se fait de mieux en terme d’ergonomie et de simplicité. Par contre, il y a parfois des couacs, et l’application mobile Google+ en fait partie.
Cette application a subi plusieurs évolutions depuis l’apparition du service il y a un an. La première version n’était pas parfaite, et il lui manquait quelques fonctionnalités, mais elle me convenait bien. J’avais réussi à minimiser mes clics pour lire le contenu ou en créer, et je n’avais pas besoin de plus. La deuxième version a complètement changé la donne. Tout d’abord, elle était hideuse, noire, et totalement anti-ergonomique. Je ne vais pas détailler tout ce que je lui reprochais, puisque je vais m’attarder sur la dernière version en date, qui partage globalement les mêmes défauts.
La version actuelle, qui doit être la troisième en date, si elle est plus esthétique que la précédente, n’en est pas plus ergonomique. Ce que je lui reproche principalement, est de ne pas pouvoir aisément consulter ce que publient les gens que je suis.
Raison n°1 : L’accès à un cercle particulier demande plusieurs clics.
J’ai catégorisé mes contacts en deux catégories principales : ceux que je suis, dans le cercle « Suivis », et les autres. Je lis tout ce que partagent les gens de la première catégorie, et je pioche parfois dans le reste. Je dois donc jongler de la catégorie « Suivis » à « Tous mes cercles » en permanence. L’appli G+ ne permet de le faire qu’en tapant une première fois sur un menu déroulant, en faisant glisser ce menu pour atteindre le bas (parce que c’est classé alphabétiquement et que j’ai trop de cercles pour un seul écran), et en tapant sur le cercle désiré. Ces trois manipulations sont à effectuer à chaque changement, alors que dans l’ancienne version de l’appli, un simple swipe permettait de passer de l’un à l’autre, en ayant caché les autres cercles.
J’ai renommé mon cercle « Suivis » en « 1Suivis » pour n’avoir que deux manipulations à effectuer, mais il y a toujours l’apparition d’un menu déroulant au cours de l’opération, donc c’est anti-ergonomique.
Raison n°2 : On ne peut pas lire le contenu dans le flux d’un cercle
Google a jugé utile de mettre en avant les images partagées, par rapport au texte qui l’accompagne, que ce soit le titre d’un lien, l’extrait du contenu du lien, ou le commentaire de l’utilisateur. Il doit donc être sous-entendu que lorsqu’un utilisateur partage une image, c’est forcément une photo magnifique qui se suffit à elle-même, et que tout texte placé par dessus va la dénaturer.
Ainsi, le texte qui accompagne l’image est soit absent, soit tellement tronqué (au mieux un tiers ou une demi-phrase) qu’il devient inutile. Le pire, c’est que le texte n’est pas tronqué lorsqu’il a rempli la surface du partage, mais au bout d’un certain nombre ridiculement limité de caractère, sur le premier tiers de l’image sous-jacente.
Il faut donc sélectionner une publication pour pouvoir la consulter. Ça fait un clic de plus, un temps de chargement à supporter, et cela pour toutes les publications. D’une manière générale, on ne sait pas de quoi parle une publication en n’ayant à disposition qu’une image d’illustration et quelques mots, donc on est obligé de cliquer dessus, au hasard, pour savoir si le contenu partagé justifiait le temps perdu à le consulter (mais si ce n’était pas le cas, c’est trop tard, il est déjà perdu).
Raison n°3 : Les images et extraits mises en avant ne sont pas toujours pertinentes
Ce n’est pas une critique spécifique de l’appli mobile, mais elle prend tout son sens avec celle-ci. Lorsqu’on partage un lien, le robot G+ va chercher un extrait du contenu de la page en question, et une image d’illustration. Souvent, l’extrait n’est pas pertinent, et l’image encore moins. On se demande pourquoi Google ne propose pas à l’utilisateur de sélectionner le contenu manuellement si la sélection automatique a foiré, mais c’est une autre question.
Toujours est-il que sur l’appli mobile, le résultat est désastreux, puis qu’on ne peut juger de l’intérêt de ces publications ratées qu’en regardant une illustration qui n’a rien à voir avec le contenu qui était censé être partagé par l’utilisateur. Cela fait donc deux tapotements et deux temps d’attente (sur une connexion mobile parfois lente) avant d’accéder au contenu et d’estimer si celui-ci est intéressant.
Raison n°3 : Les publications occupent toutes la même surface
Le choix graphique fait pour l’appli mobile est le suivant : chaque publication est contenue dans un carré, de la largeur de l’écran en mode portait, de la hauteur de l’écran en mode paysage. Ainsi, chaque publication occupe exactement la même surface d’écran.
Partagez seulement deux mots (par exemple « Victoire ! #Voeckler »), et ça ne sera pas plus compact que si vous aviez écrit un romans complet. Vous aurez donc un carré contenant votre identité, les deux mots, et plein de vide en dessous. Ça peut être compréhensible en mode paysage puisque le scrolling se fait de droite à gauche, mais c’est inacceptable en mode portait. C’est de la place perdue stupidement.
Raison n°4 : Les images partagées sont traitées comme un contenu classique
Cette raison est peut-être la moins importante pour moi, parce que je ne suis pas un fan de partage de photos, mais c’est conceptuellement la plus choquante pour un réseau social qui se destine aux photophiles. Lorsqu’on clique sur une image partagée (je ne parle pas d’une illustration de lien, mais bien d’un partage d’image, seule, éventuellement accompagnée d’un commentaire), on doit charger d’abord la publication de type classique, pour enfin pouvoir re-cliquer sur l’image et avoir enfin accès à la vue adaptée aux images (avec zoom, etc.).
Conclusion
Au final, l’utilisation de l’application G+ mobile est frustrante. Tout d’abord, il est difficile de passer d’un cercle à un autre. Ensuite, le contenu est tellement mal disposé sur l’écran, tellement mal choisi, qu’on ne peut pas savoir quelle publication vaut le coup avant de l’avoir consultée. Souvent, l’habit ne fais pas le moine, et une illustration intéressant mène vers un contenu décevant. Ou le contraire, on ne clique pas sur une illustration pourrie, alors que la publication se cachant derrière aurait été passionnante.
Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas choisir d’afficher, comme dans la première version, une version complète des publications (ou tronquée après un extrait convenablement long), avec des images qui ne sont pas mises totalement en avant. Ce que je veux, c’est avoir, verticalement, l’image d’illustration, puis tout ou partie du commentaire de l’auteur en fonction de sa longueur, puis le cas échéant le titre cliquable du lien et un extrait du contenu du lien. Si je veux suivre le lien, je clique sur le lien ou sur l’extrait, et si je veux voir les commentaires de la publication, je clique sur l’image ou sur le commentaire de l’auteur. Cela rendrait immédiatement tout son attrait à ce réseau social sur mobile.
Mon cher Google, il parait que la bataille à gagner actuellement dans les réseaux sociaux se joue sur le mobile, alors il va falloir se bouger un peu et corriger tout ça.