No Ordinary Family : un pilote bien brouillon

Image No Ordinary FamilyLe pilote d’une nouvelle série vient d’être diffusé aux USA : No Ordinary Family. C’est l’histoire d’une famille américaine qui, suite à un accident d’avion, gagne des super pouvoirs.

En général j’adore ce genre d’histoire de super héros, de super pouvoirs, etc. Le problème ici, c’est qu’alors que tout semble idéal à priori, si l’idée générale de la série est intéressante, s’il y a du budget, si les acteurs sont bons (il y a l’actrice qui joue la femme de Dexter, par exemple), le scénario, la vitesse du pilote et énormément de détails laissent à désirer.

Un tel pilote devrait durer au moins une heure et demie, alors que celui-ci ne fait que quarante cinq minutes. Il faut caser dans ce petit laps de temps :

  • La présentation de la famille, de ses membres et de leurs problèmes (2 minutes) ;
  • Les événements qui mènent à l’accident (30 secondes) ;
  • L’accident (2 minutes) :
  • La suite de l’accident (25 secondes) ;
  • La découverte des pouvoirs et les diverses expérimentations des gars ;
  • Les premiers problèmes ;
  • L’apparition du premier “super vilain qui veut dominer le monde”.

Au final, il n’y a assez de temps pour aucune de ces étapes, et beaucoup de scènes relèvent d’un grand n’importe quoi. Le père devient super fort, et remarque qu’il peut arrêter une balle de pistolet avec la main, pour sauver quelqu’un. Mais il n’a pas de réflexes particuliers, donc il n’aurait pas dû “voir” la balle arriver. Même s’il l’avait vue arriver, pourquoi a-t-il mis la main devant, au lieu de simplement pousser la femme en évitant la balle ? C’est pas logique. Ensuite, il fait plein de trucs stupides pour tester son pouvoir. Entre-autre, il tente de voler, pour voir s’il n’aurait pas les pouvoirs de Superman. Il saute donc d’un immeuble de quinze étages. C’est sûr que sauter d’une chaise c’est moins spectaculaire, mais au moins on ne risque pas de mourir si ça rate. Fort heureusement pour lui, il résiste à la chute. Il en profite pour remonter en haut de l’immeuble en sautant, mouvement qu’il adoptera par la suite pour se déplacer rapidement de toit de gratte-ciel en toit d’immeuble. Sachant qu’il n’a pas une vision particulièrement développée, et qu’il fait des bons de plusieurs centaines de mètres, comment fait-il pour viser la zone exacte d’atterrissage au moment de l’impulsion ? Un mystère de plus.

La mère, elle, courre très vite. Une de ses collègue la mesure à 602 mph puis 718 mph. Cette idiote en déduit que sa chef parcoure 1 mile en 6 secondes (soit 600 mph). C’est sûr, c’est plus facile de diviser 3600 par 600 que par 718, mais pour une soit-disant scientifique, ça m’impressionne peu. Je serais la mère, je la virerais sur le champ, elle serait capable d’appliquer une méthodologie similaire dans ses recherches. Bon, 718 mph ça fait 1155km/h, soit un peu moins que la vitesse du son. Il va falloir m’expliquer comment la mesure a été prise sur un hippodrome de cent ou deux cent mètres de long tout au plus, quand on sait que relever la vitesse d’une voiture qui va à plus de 50 km/h c’est pas toujours gagné sur une distance de 300 m (ouais, je suis mauvais, et alors ?). Ensuite, les effets spéciaux nous indiquent clairement que madame crée une onde sonore qu’elle devance lorsqu’elle courre. Elle dépasse donc le mur du son. Son employée fait donc de mauvaises mesures, en plus de faire de mauvais calculs (hop, à l’ANPE, la mauvaise). Mais où est donc le double bang qui accompagne un objet ayant dépassé le mur du son ? Pourquoi l’employée ne se fait-elle pas percer les tympans lorsque la mère passe à pleine vitesse à quelques centimètres d’elle ? Même question pour les vitres des voitures qu’elle dépasse en courant sur l’autoroute.

Les pouvoirs des deux enfants sont plutôt inintéressants. La fille peut lire dans les pensées des gens (mais on d’en fout complètement, vu que ça ne lui sert pour l’instant qu’à découvrir que son copain la trompe), et le fils découvre tout d’un coup comment résoudre des équations du second degré (vous parlez d’un super-pouvoir…).

Ah, j’allais oublier. Comment la fille fait-elle pour utiliser son téléphone portable dans l’avion au dessus de la forêt amazonienne, à priori à plusieurs dizaines de kilomètres de toute civilisation ? Et comment, après un crash au milieu de nulle part dans cette même forêt, nos quatre compères font-ils pour survivre et être secourus ? Cette partie aurait mérité plus de trente secondes d’images, mais bon, en choisissant un format de 42 minutes c’était un peu juste.

Je crois que je vais m’arrêter là, vous aurez compris que je n’apprécie pas tellement l’absence totale de rigueur scientifique ou scénaristique dans cette série. Ai-je perdu 42 minutes de ma vie ?

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